Chasseuse de nuages
Depuis quelques mois, j'ai pris l'habitude quasi quotidienne de "chasser les nuages". Sans doute plusieurs personnes de mon entourage se demandent elles pourquoi.
Sur mon instagram, (pour les néophytes : sorte de galerie photo en ligne à partir d'une application iphone ;) ou sur twitter, ou encore facebook, je les publie avec le #chasseusedenuages.
C'est devenu un réflexe, en sortant de chez moi le matin, en sortant du bureau, lorsque je me promène, j'ai le nez en l'air, je regarde le ciel. Je pense à mes amours qui sont sous le même ciel, à ceux que j'aime et qui sont plus lointains, malgré tout c'est la même voûte céleste qui les surplombe.
Je pense aux présents, aux absents, et à tous ceux que j'aime, qu'ils soient encore ou pas sur notre planète bleue.
Je me perds dans les formes bizarres, je ne cherche pas à y déceler quoi que ce soit, mais quand ma copine Callie s'y amuse, j'adore ça, cela me fait rire ou sourire.
Parfois je parle d'eux à un spécialiste, un pilote qui les traverse, @KarlMauviere, un adorable twitto qui m'a confié un jour que d'en haut, "il ne voyait que le beau" et pourtant il connaît leur nom savant, leur nom latin.
Parfois, d'autres twittos, ou amis fb, postent des photos à mon intention, l'attention me fait plaisir, ainsi que le fait chaque geste dévoilant une gentille pensée.
Ils me racontent le temps, mais pas seulement, ils me racontent leur histoire. Ils se poursuivent ou flottent négligemment, se regroupent ou s'isolent. Mobiles ou immobiles, rosés ou bleutés, ils ont chacun leur personnalité.
Noirs, gris, ils se font menaçants, annonciateurs de tous les orages, de toutes les tempêtes. Je ne vous parle pas là de météo, mais bien de mon ciel intérieur... Ce n'est pas avec les yeux que je les vois, sauf lorsqu'il s'agit de dégainer mon téléphone pour les capturer, mais bien plutôt avec mon coeur.
On les dirait faits de coton, mais il ne faut pas se leurrer, leur apparente douceur est trompeuse, quiconque tomberait d'un avion parmi eux s'y cognerait et s'y briserait les os.
C'est au dessus de la mer qu'ils sont les plus majestueux, posés sur la ligne d'horizon, ils délimitent l'endroit où le regard se perd.
Ciel sombre ou clair, c'est là que notre avenir se dessine.
Le ciel est infiniment grand et je suis toute petite.
Parfois, j'aimerais m'envoler, les rejoindre, m'abstraire de l'attraction terrestre, devenir légère, légère. M'évader, me cacher parmi eux, qu'ils me transportent là où j'aimerais aller, le temps serait suspendu, le monde comme endormi n'aurait même pas vent de mon absence. Juste une parenthèse...