Bobin * L'homme-joie

crédit photo : la citation au dessus est le début du livre. A l'intérieur, quelques pages bleues manuscrites de la même main.

Au détour d'un tweet, découvrir un nouvel ouvrage de Christian BOBIN, c'est un enchanteur, il écrit pour moi ce que je qualifierai de "prose poétique"

Ce livre là ne fait pas exception à la règle, et au détour de chaque page, une ou plusieurs citations à souligner :

"j'essaie de vous dire une chose si petite que je crains de la blesser en la disant. Il y a des papillons dont on ne peut effleurer les ailes sans qu'elles cassent comme du verre".

- expliquer n'éclaire jamais. La vraie lumière ne vient que par illuminations, explosions intérieures, non décidables.

- La vie n'est jamais si forte que lorsqu'elle est contrariée par un côté, empêchée dans une de ses voies : elle file limpide, par l'issue qui lui reste. Un peu comme si, sur l'extrémité d'un robinet, on appuyait la main, rétrécissant à l'extrême le passage de l'eau  : elle ne sourd plus, alors. Elle jaillit.

- l'amour c'est quand quelqu'un se met à vous parler comme une rivière, comme une étoile 

- tu comprendrais que dans chacun de mes mots, sur chacune de ces pages, il n'aurait été question que de toi, que de cette merveilleuse coincidence entre toi et l'amour que j'ai de toi. Entre toi et ces mots qui sont les miens pour te dire. Entre toi et ces mots conçus dans la nuit, engendrés par ce désordre qui suit ton entrée en mon âme et qui la pacifie. Tu comprendrais que tu ne m'as jamais empêché d'écrire. Tu comprendrais que je n'ai jamais écrit que pour toi, même avant de te connaître, même dans le temps dans l'immensité sombre du temps précédant notre rencontre.

- J'écris dans ce savoir que nous sommes seuls à connaître. Je t'écris. Dans ces carnets mais aussi dans tout ce que j'écris. 

- Je t'appelle. Sur ces pages, je t'appelle. dans ces forêts , près de cet étang, sur ces routes, sur ces terres que nos pas en les mesurant portaient à l'infini, je t'appelle. 

 -Reconnaître, c'est aimer, et aimer c'est sauvage, indicible. 

- Il faut que le noir s'accentue pour que la première étoile apparaisse. 

 - Pourquoi m'as tu abandonné? cette parole du Christ est la parole la plus amoureuse qui soit. Chacun en connaît la vibration intime. Aucune vie ne peut faire l'économie de ce cri .Cette parole est le  coeur de l'amour, sa flamme qui tremble, se couche et ne s'éteint pas. "

Voilà j'espère que ces quelques extraits vous donneront envie de le découvrir, lisez le, il a tant à dire. 

Editions l'"iconoclaste. 
Christian BOBIN 
L'homme joie. 

toutes les citations en italique sont extraites du livre cité ci dessus. 

Comments

[L........]

Bonsoir Venise



J'ai découvert votre blog récemment

J'ai beaucoup apprécié certains de vos textes par exemple celui intitulé "les mails" qui est magnifiquement écrit.

Cet article, 'l'homme-joie" est très beau aussi.

La métaphore du papillon par exemple...



J'ai beaucoup apprécié aussi la phrase "La vie n'est jamais si forte que lorsqu'elle est contrariée par un côté, empêchée dans une de ses voies : elle file limpide, par l'issue qui lui reste. Un peu comme si, sur l'extrémité d'un robinet, on appuyait la main, rétrécissant à l'extrême le passage de l'eau : elle ne sourd plus, alors. Elle jaillit."



Elle donne de l'espoir dans les épreuves, les "contrariétés" dans cette phrase...Cela montre le positif dans le négatif...



La phrase sur l'amour comme une rivière est très belle aussi.



La phrase " Il faut que le noir s'accentue pour que la première étoile apparaisse." est d'une grande subtilité. C'est vrai que l'on voit mieux les étoiles dans les nuits les plus sombres...C'est encore le positif dans le négatif finement dit...



Et vous, que pensez-vous de tout cela? Voyez-vous les étoiles dans les nuits sombres?



Une nouvelle lectrice

L..............