A quoi bon...
Là, allongée sur le divan du psy, elle déroule le fil de ses souvenirs. Elle lui raconte leur histoire.
Elle raconte leurs rendez vous, l'impatience qui était la sienne à l'approche de l'heure, elle raconte l'attente, l'insupportable attente. Elle seule est ainsi, elle se fond littéralement dans l'attente, ne fait qu'une avec elle. Toutes ses pensées tournées vers lui, l'obsédante litanie des minutes qui s'égrènent et la rapprochent enfin du bonheur de le voir, de le toucher, de l'embrasser.
Le praticien l'encourage à continuer lorsqu'elle s'interrompt. D'un seul mot, il relance son monologue, l'aide à reprendre le fil de sa pensée, à retrouver ses esprits. L'émotion la submerge parfois, trop forte, et met des sanglots dans sa voix.
Mais ce jour là, c'est le point final et son esprit égaré l'aide à formuler l'indicible : à quoi bon attendre, il n'y aura plus de rendez vous, plus de rencontre organisée avec son enfant chéri, il a disparu, enlevé par son père dont elle était séparée. Cela fait maintenant plus de quinze ans, il n'est plus permis d'espérer. Et même si l'attente était insupportable pour elle qui est l'impatience incarnée, elle valait mieux que le désespoir qui est le sien lorsqu'elle réalise qu'il est désormais inutile et vain de patienter.
Mes camarades de twitter ont bien voulu se prêter à ce jeu et écrire sous contrainte un court texte sur le thème de l'impatience (thème que j'ai choisi, ceux qui me connaissent devineront pourquoi... )
leurs écrits seront donc à découvrir ici :
http://frayer-monblog.blogspot.fr
http://plumechocolat.wordpress.com
http://gregatort.wordpress.com/2013/10/16/un-passcience/
http://rienaredire.unblog.fr/2013/10/16/lattente/
merci à vous :) j'vous adore <3