Elle s'appelait Siesta...
Nous avions eu plusieurs chats avant elle. Un jour de mai 2002, nous avions poussé la porte d'une association de quartier qui recueillait les animaux abandonnés et les faisait adopter.
Ils n'étaient pas nombreux, mais elle s'était montrée tout de suite câline, poussant sa tête dans notre main pour y chercher des caresses. Qui a dit que les chats ne sont pas affectueux ?
La phrase décisive fut celle de la dame "elle a besoin d'une famille aimante".
On dit que les chats ont plusieurs vies, c'est sans doute vrai. Siesta (baptisée ainsi pour un jeu de mots : combinaison de Sieste de Fiesta et en clin d'oeil à la boîte de nuit appelée Siesta) l'a expérimenté.
Lorsqu'elle avait été trouvée, c'était au bas d'un immeuble, elle était tombée du balcon et avait eu la mâchoire brisée. L'association l'avait faite opérer et stériliser. Peu de temps après nous avons du la ramener à la clinique vétérinaire pour des soins de sa mâchoire.
Nous habitions en appartement au troisième étage, de chez nous aussi elle est tombée du balcon heureusement sans se faire trop de mal.
Je me souviens du regard émerveillé des enfants rentrant de l'école et la découvrant le jour où nous l'avions adoptée et leur en avions fait la surprise.
Il y a mille anecdotes à son sujet, elle a partagé tant de moments de notre vie. A suivi notre déménagement, a vite pris possession de son nouveau territoire, se battant avec les matous du quartier qui venaient squatter le jardin, chassant et nous rapportant des minis souris ou petits oiseaux, ou encore des lézards.
Elle a toujours démenti l'adage qui veut les chats indépendants, guettant notre retour, reconnaissant le bruit du scooter, miaulant quand on quittait la maison, suivant le moindre de nos pas...
Et puis elle a subitement maigri, une visite chez le vétérinaire et des analyses ont décelé des tumeurs dans son estomac. On a tenté un traitement, une injection qui a produit des effets éphémères. Depuis plusieurs semaines, elle n'arrivait pratiquement plus à s'alimenter, rejetant tout, elle a maigri encore et encore, semblait souffrir, était parfois désorientée et perdue.
Alors ce matin, je l'ai conduite chez le vétérinaire pour qu'il l'endorme... Et le vide d'elle est immense ici, la maison résonne du silence laissé par son départ.
Aujourd'hui est un black day ne me dites surtout pas bonjour.