Parfois je rétrécis...
Certains jours je redeviens la petite fille au téléphone, celle qui posait de grands yeux noirs sur la vie. Celle qui ne savait pas encore à quel point cette vie est parfois dure et sans pitié, surtout quand on n'a pas su se forger une carapace.
Certains jours, je me déteste, je m'insupporte, je voudrais me cacher dans un trou de souris, devenir invisible.
Certains jours, rien ni personne ne parviendra à me tirer de ma désespérance.
Aucun argument, aucune parole douce ou apaisante ne seront suffisants. Certains jours, je me déteste d'être moi, d'avoir besoin des autres, à un tel point.
D'avoir besoin de signes, de marques d'affection, de preuves d'amour.
Et tout ça pourtant, je n'en manque pas, il y a Lui d'abord, celui qui partage ma vie depuis plus d'un quart de siècle, je n'en parle pas souvent, parce qu'il est un trésor et que je ne veux pas que quiconque essaie de s'en emparer. Il me sait par coeur, et pourtant il ne sait pas tout....
Il y a eux aussi, à qui j'ai donné la vie, bien que j'ai souvent pensé que la vie n'est pas un cadeau. Ils sont extraordinaires, je ne suis pas à la hauteur, je suis fière d'eux, chaque jour et même dans les jours moins bien.
Il y a les proches, les très proches, les très très proches. Ceux de la vie "réelle" et ceux que je côtoie chaque jour dans la vie 2.0.
Je sais qu'ils sont là, et pourtant certains jours, c'est comme si je me sentais transparente, invisible, aussi facile à gommer qu'un coup de crayon. D'ailleurs parfois aussi je peux être aussi insupportable pour l'autre que je le suis pour moi même, jusqu'à me donner raison et qu'il m'efface à son tour. Je vois bien que vous ne me croyez pas, mais si je vous assure, je peux être ainsi. Il y a ce que ma tête sait et il y a ce que mon coeur ressent.
Alors je fuis, je me tais, je me terre. Je plonge dans mes abîmes. Jusqu'ici, j'ai toujours su donner le coup de talon et remonter à la surface.
Souvent les mots m'y aident, exprimer, dire, partager, échanger. Tendre le miroir de mes mots pour que vous vous y reconnaissiez, pour que vous me disiez que je ne suis pas seule à ressentir ainsi. Mais parfois, je suis trop loin, je ne vous entends pas, je ne vous entends plus.