PA THE TI QUE...
C'est à mon propre sujet que j'emploie cet adjectif.
Parce qu'aucun autre mot ne me vient à l'esprit en voyant qu'à presque un demi siècle, (et donc ce qui devrait être un âge sagel) je suis toujours aussi dépendante du regard des autres, de la moindre marque d'attention. Sans ces manifestations là, je m'étiole, je dépéris, je m'assèche telle une plante sans eau et sans soleil. Qu'on m'ignore, que l'on ne me réponde pas, et c'est comme si l'on passait un coup de gomme magique. Je croyais avoir progressé, avoir grandi, mais il n'en est rien.
Je connais d'avance les réactions : "ne fais pas attention, tu vaux mieux que ça, ignore à ton tour...." mais c'est juste que je ne peux pas.
Les contrariétés deviennent des montagnes, les gros soucis quant à eux obscurcissent l'avenir, m'empêchent d'avancer, et me poussent plutôt à rentrer dans ma coquille, à me réfugier sous ma couette et à retourner hiberner. Le monde est trop cruel, la vie trop dure, je ne fais plus face. Je suis lasse de me battre, alors je me laisse aller et je sais qu'en faisant cela, je n'en deviens que plus insupportable et moins aimable pour mon entourage.
Je me sens si lasse, envie de tout lâcher, plus le courage de faire face, de faire semblant que tout va bien. Je crois que peu à peu, je m'éteins.
A vie, je serai le bébé de deux mois dont les parents se séparent, et qui se sent abandonné, ce bébé que seuls des bras grands maternels sauront consoler, et plus tard aussi cette petite fille eurasienne, un peu trop boulotte, différente, fille de parents divorcés à une époque où cela restait une exception, de confession protestante alors que personne autour n'avait jamais entendu parler de cette religion. Une petite fille des minorités, qui ne rêvait même pas de prince charmant ou de famille à fonder. cette petite fille là a un peu grandi, elle n'en revient toujours pas d'avoir réussi malgré tout à fonder une tribu, et elle doute en permanence, d'elle même en tout premier lieu, et puis des autres aussi. Elle ressent toujours si fort ce sentiment d'abandon au moindre silence qui s'installe, à la moindre communication qui se rompt, elle se sent niée, reniée, rejetée...
Plus le courage de sourire alors qu'à l'intérieur, je ne suis qu'un petit tas de cendres. Ne plus trouver le sens, envie de débrancher, ne plus penser surtout, dormir durant des jours, et sans rêve surtout...