Quelle drôle de vie...
quelle drôle de vie on mène.
Tiraillés que nous sommes entre nos aspirations les plus profondes et les contingences matérielles, les contraintes techniques et morales, celles que l'on nous impose, celles que nous nous imposons nous-mêmes. Comme à chaque entrée dans l'automne, je me sens fragile, défaillante, vacillante, envie d'hiberner pour ne pas à avoir à affronter.
Il y a d'un côté mes repères, ma tribu, mon amour, ma base.
Mais parfois, il y a les failles, la phrase de trop, le mot absent au contraire, de celles et ceux qui font mal, intentionnellement ou pas.
Il y a les bons moments, ceux partagés, ceux entre amis, les bulles de bonheur, aussi fugaces et fragiles que les bulles de savon, et qui contrastent d'autant plus avec le stress ressenti durant la semaine, les tensions multiples, de celles qui se nichent dans ma nuque et l'endolorissent, de celles qui font le lit de la migraine.
Il y a les rires, la complicité, la chaleur, l'amitié, et il y a le ressentiment, la jalousie, les mesquineries, toute la bassesse et la noirceur.
Alors je mène une drôle de vie, alternant le rire et les larmes, le café pour ne pas somnoler et les plantes pour m'aider à me relaxer, le désir et l'envie de rien, la compassion et l'égoisme, l'élan et la retenue.
Et surtout il y a les doutes, permanents, constants, omniprésents.
Me retourner sur ce que j'ai réalisé de ma vie, ne pas être lucide, admirer ceux qui savent l'être.
Baisser les armes, lâcher les larmes, les pirouettes ne suffisent plus à cacher mon âme.
Je ne sais pas, je ne sais plus...
ps : les photos sont des statues de Nicolas Lavarenne, j'ai découvert son travail au travers d'une statue de guetteur quelque part dans ma ville, j'ai fait des recherches à son sujet et ai croisé à nouveau ses statues là où nous étions ce week-end. Elles m'émeuvent, me parlent, parce qu'elles parlent d'envol et sont pourtant attachées à la terre, ramenées au poids du bronze qui les constitue, elles sont liées, leur élan semble brisé. C'est ainsi que je les perçois du moins.