L'essence des cinq sens * soir de concert au Nice Jazz Festival
On pourrait croire qu'en allant assister à un concert c'est surtout à l'ouïe que l'on va faire appel. Mais en ces moments exceptionnels, ce sont les cinq sens qui sont en éveil.
Le goût de tes baisers,
Celui de la première gorgée de bière,
La crêpe sucrée vite avalée.
L'odeur de la socca qui cuit,
celle du parfum de ta voisine de concert
Si proche que tu pourrais le nommer.
La senteur des pins parasols.
L'odeur de la pluie.
Ta main qui me touche,
tes bras qui m'entourent
le contact des graviers où l'on s'est posés.
Le tissu de l'écharpe autour de mon cou,
Si doux, si doux.
La vue de tous ces gens qui s'agitent en rythme
A l'unisson,
Ceux qui se déhanchent,
Ceux qui vivent la musique de l'intérieur,
Ceux qui sont ailleurs.
Enfermés dans leur monde
Au milieu de la foule.
Et le groupe sur la scène
Au centre de toute l'attention.
Les musiciens de connivence,
Le chanteur qui se démène.
Les projecteurs qui nous éblouissent,
créant des ambiances roses, mauves ou bleues.
La lune qui joue à disparaître
Pour mieux se dévoiler.
Les pas de danse
Sur scène
Et ceux au bas de la scène.
Le son que l'on écoute,
qui vibre et nous pénètre
Les graves qui résonnent en nous.
La musique qui sonne,
Nous emprisonne
Et nous emmène.
Les cuivres qui m'entraînent
Me charment
et me séduisent.
La voix du chanteur
Suave et douce.
On se laisse entraîner dans une sorte de transe
Alors on danse.
Mais l'apothéose, le feu d'artifice,
c'est la confidence
de mon amie précieuse
celle qui me demande à l'oreille
d'être témoin de son futur mariage.
Et là le goût à nouveau, de mes larmes salées
Mon coeur qui bat fort,
Ma main qui l'étreint,
L'odeur dans son cou,
Entendre sa voix se casser un peu
La vue de ses yeux qui brillent.
C'était une belle soirée....
Même si je regrette Cimiez.