Se souvenir de ce qu'on n'a pas connu...
Ce billet de M. Le poireau http://monsieurpoireau.blogspot.fr/2012/06/toute-sa-vie-des-petits-riens.html me ramène encore une fois sur les traces de mon père. Tel le petit poucet, je refais le chemin inverse pour retracer sa vie. Je découvre à travers le courrier réexpédié, qu'il faisait beaucoup de dons à des associations, qu'il soutenait certaines causes tels les déficients de la vue, la recherche contre le cancer (ironie du sort, c'est cette maladie qui l'a emporté), les enfants des rizières, etc...
Je découvre que mon goût pour les arts et le spectacle ne me tombe peut être pas du ciel, mais s'explique sans doute par la génétique. Je reçois à son nom des programmes du cinéma d'art et d'essai de sa ville, le programme de la prochaine saison théâtrale.
Comment peut on éprouver du chagrin et du manque vis à vis de quelqu'un qu'on n'a pas connu...
Ses souvenirs matériels tiennent dans une caisse pas très grande alors que j'accumule, j'amoncelle. Je ne suis pas réellement attachée aux choses, aux objets, mais j'ai du mal à me séparer même des choses inanimées.
J'ai peur de l'abandon, je déteste les séparations, les au revoir, les adieux, les quais de gare sont des lieux de supplice. Un supplice auquel je me confronte à chaque départ de l'un des enfants, que ce soit pour aller en voyage scolaire, en colonie de vacances, en vacances tout court.... Dans ma tête tournoient des images affreuses, la pensée insidieuse s'insinue que c'est peut être la dernière fois que je les serre dans mes bras. Serait ce parce que tout bébé j'ai été séparé de mes parents pendant un temps en ce qui concerne ma mère et définitivement en ce qui concerne mon père?
Que de questions qui resteront sans réponse sans doute...